Énergies Collectives
Reprenons la main sur notre énergie en Embrunais-Savinois !

Accueil > L’idée > Questions fréquemment posées

Questions fréquemment posées

samedi 21 mars 2015, par Robin

- Pourquoi mettez-vous parfois plus en avant l’aspect « production » au détriment de la sobriété et de l’efficacité ?

La sobriété et l’efficacité, la réduction des consommations restent notre objectif prioritaire. C’est pourquoi notre premier projet, qui consisterait a priori en une installation de panneaux photovoltaïques, intègre cette exigence : pas d’installation sans contrepartie pédagogique ou d’efficacité (isolation de bâtiment). En parallèle, nous souhaitons mettre en place d’autres actions de sensibilisation, de formation, d’intervention auprès des élus, des collectivités, etc. afin d’atteindre cet objectif. Ces actions restent à construire de façon collective ! Cependant même dans une optique de réduction forte des consommations énergétiques, la quantité résiduelle d’énergie à produire ne peut pas pour nous rester nucléaire, fossile, centralisée et hors-débat sociétal. C’est pourquoi nous souhaitons intégrer pleinement la production dans notre champ d’action, et assumer les contradictions qui pèsent sur toute production d’énergie, y compris renouvelable. De plus, nous pensons que devenir acteur de la production rend de fait responsable de ses consommations : il s’agit aussi d’une pédagogie de la sobriété.

- A qui comptez-vous vendre l’énergie produite ?

La structuration du secteur de l’énergie en France favorise EDF dans le rachat des énergies, dans la mesure où cette société est subventionnée via la CSPE, ce qui introduit la notion de tarif d’obligation d’achat EDF. Pour le photovoltaïque par exemple, le tarif d’achat pour des puissances inférieures à 9kWc et des panneaux intégrés au bâti est aujourd’hui de 26,55cts/kWh, tandis qu’Enercoop (seul fournisseur coopératif d’électricité 100% renouvelable) affiche des tarifs d’achat variant de 4 à 6 cts. Sur le photovoltaïque donc, il est extrêmement difficile de revendre à Enercoop pour le moment. Ce n’est par exemple pas le cas pour l’hydroélectricité, pour laquelle les tarifs EDF et Enercoop sont très proches. Cependant, cette situation est en train d’évoluer, et rien n’indique que d’autres fournisseurs d’électricité tels qu’Enercoop n’auront pas accès bientôt à la CSPE, ce qui leur permettrait de devenir compétitifs vis-à-vis d’EDF. Pour plus d’informations sur Enercoop, vous pouvez visiter leur site : http://www.enercoop.fr/.

Dans tous les cas, l’électricité produite localement est préférentiellement consommée localement, même si elle passe par le réseau ERDF. Le rapprochement de la production et de la consommation diminue les besoins en transport d’énergie, donc les pertes en ligne et le transport à haute tension.

- Que savons-nous du recyclage des panneaux en fin de vie ? Ne risquent-ils pas d’introduire des pollutions graves et des coûts supplémentaires pour le propriétaire ?

Depuis 2012, la révision de la directive 2002/96/CE dite DEEE (ou D3E) relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques oblige les producteurs de panneaux photovoltaïques européens à organiser la collecte et le retraitement des panneaux en fin de vie. Actuellement, le démantèlement (la dépose) des panneaux reste à la charge du propriétaire. Des progrès restent à faire sur le retraitement des panneaux, en particulier sur la désencapsulation (séparation des différents composants). Suivant les technologies utilisées, les méthodes de retraitement sont plus ou moins efficaces, mais une grande partie des composants peut être réutilisée. Pour plus d’informations, vous pouvez visiter cette page : http://www.photovoltaique.info/Gestion-et-valorisation-des.html
Pour nous, ces questions restent évidemment problématiques et nous y sommes attentifs ; nous sommes conscients qu’aucune énergie, même renouvelable, n’est exempte de contradictions (cf. réponse à la première question). Actuellement, l’urgence de la sortie du nucléaire et des énergies fossiles nous paraissent être des priorités qui obligent à des compromis (utilisation des énergies renouvelables développées actuellement, même de façon imparfaite…).

- Quels sont l’énergie grise et le temps de retour énergétique des panneaux photovoltaïques ?

Le temps de retour énergétique moyen (durée nécessaire au système photovoltaïque pour produire autant d’énergie qu’il en a fallu pour le construire) est actuellement compris entre 1,36 et 4,37 années1. Le système va donc rembourser 10 fois sa dette énergétique pour une durée de vie de 30 ans. Aujourd’hui, les fabricants garantissent en général 80% de la puissance initiale après 25 ans. Cela ne signifie pas que l’installation doit être démontée au bout de 25 ans, bien au contraire puisqu’elle reste encore en mesure de produire 80% de sa puissance initiale. La fin de vie reste donc à l’appréciation du producteur, selon ses besoins de production.

- Comment envisagez-vous la question de l’autoconsommation ?

Concernant le photovoltaïque, l’autoconsommation est très prometteuse même si les tarifs d’obligation d’achat, les tarifs de consommation réseau et les coûts du matériel photovoltaïque rendent encore la revente plus intéressante. Des expérimentations sont en cours en vue d’élaborer un modèle économique intéressant pour des projets citoyens (vente de gré à gré à l’occupant du bâtiment). La vitesse du développement de ce modèle dépendra de la vitesse à laquelle les coûts de la filière vont continuer de diminuer et ceux de l’électricité achetée sur le réseau va augmenter. Bémol : pour une efficacité économique, l’installation est souvent sous dimensionnée par rapport à ce que la toiture pourrait recevoir comme surface de panneaux, ce qui peut « tuer le gisement » de photovoltaïque selon certains acteurs (Hespul). Vous trouverez des informations sur l’autoconsommation ici : http://www.photovoltaique.info/L-autoconsommation.html.

- Envisagez-vous de travailler sur le solaire thermique, et sur d’autres sources d’énergie ?

Le solaire thermique nous intéresse évidemment beaucoup, reste à trouver selon quelles modalités nous pouvons travailler sur cette question (modèle économique si installation de panneaux, sensibilisation, achats groupés etc.).
Le solaire photovoltaïque nous paraît, pour un premier projet, une solution relativement accessible, sur un terrain relativement balisé (autres projets citoyens) ; mais nous espérons vraiment pouvoir nous positionner sur des projets autres, tels que le turbinage d’eau potable, la méthanisation, le petit éolien… Concernant le turbinage d’eau potable, notre territoire de montagne recèle un gisement non négligeable dans la mesure où les captages sont hauts en altitude tandis que les lieux de consommation sont proches du fond de vallée. Cela génère des hauteurs de chute parfois considérables, et de fortes pressions qui sont actuellement gérées par des brise-charge multiples. Ces éléments ayant pour fonction de diminuer la pression dans les canalisations, on peut estimer qu’ils « détruisent » un gisement d’énergie en le dispersant. Le principe du turbinage d’eau potable consiste essentiellement à remplacer ces brise-charge par de petites turbines qui génèrent alors de l’électricité de façon continue ou presque.

- Vous parlez de toitures photovoltaïques, mais on peut également installer des panneaux au sol…

Pour nous les centrales PV au sol n’ont de justification que sur des terrains « condamnés » : friches industrielles polluées par exemple. Dans ce cas-là, pourquoi ne pas mettre en place de telles centrales. Cela dit ce type de terrain n’est pas très répandu dans notre territoire de l’Embrunais-Savinois. Dans tous les autres cas (terrains agricoles même raides), nous pensons que la production d’énergie ne peut rentrer en concurrence avec d’autres usages extrêmement importants du foncier, tels que le pâturage, les prés de fauche etc. Sur les terres noires ou d’autres zones incultes, le préjudice environnemental et paysager nous paraît trop important au regard du nombre de toitures actuellement non équipées, et qui représentent déjà un gros gisement de production d’énergies.

- Quelles seront les limites dans le choix des toitures, en fonction des orientations et des productions attendues : à quelles limites de rentabilité comptez-vous vous limiter ?

Nous espérons pouvoir d’abord équiper le maximum de toitures bien orientées et réellement productives, pour des questions d’efficacité économique évidemment, mais aussi et surtout pour des questions d’impact environnemental. En effet, des panneaux sous-utilisés génèrent des temps de retour énergétiques plus longs, et sont donc moins efficaces sur le plan environnemental. Cependant, en fonction de la pente et de l’orientation des toits, l’orientation plein sud n’est pas forcément nécessaire : un toit sud-est de 30° est encore à 90% du potentiel maximal. Pour les diagrammes d’insolation, voir par exemple http://www.energies-toitures.com/article-solaire-photovoltaique.352561.15976.html.

- Que pensez-vous des moteurs surnuméraires ou à énergie libre ? Ne règlent-ils pas une bonne fois pour toutes la question de l’énergie ?!

Sans être des spécialistes de la question, il nous paraît illusoire de penser que de l’énergie peut être créée à partir de rien. Nous n’avons pour le moment aucune source fiable pour nous persuader du fonctionnement réel de tels moteurs.

- Que pensent les Architectes des Bâtiments de France des panneaux photovoltaïques ?

Pour l’instant, le seul contact que nous ayons eu avec l’Architecte des Bâtiments de France en fonction sur Embrun est plutôt positif : il trouve notre démarche intéressante et considère que les projets sont à étudier au cas par cas, sans rejet catégorique et en fonction de l’intérêt collectif.

Répondre à cet article